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Discrimination tarifaire assumée ou erreur politique ?

La médecine libérale subit de plein fouet des décisions politiques qui nient l’intérêt des patients et tendent à modifier en profondeur les fondamentaux de notre système de soins. 

L’hôpital va mal et les cliniques sont en sursis ; alors achevons le travail en condamnant les établissements privés… 

La décision ubuesque d’augmenter de 4,3% l’activité en médecine, chirurgie et obstétrique de l’hôpital et de limiter cette hausse à 0,3% pour les cliniques va entraîner la disparition de nombre d’établissements privés incapables de faire face à une hausse des coûts structurels sans hausse tarifaire associée.
L’hôpital est en danger et nos confrères souffrent autant que nous, mais nous constatons une inéquité entre public et privé qui interpelle. 
Les soins prodigués par nos confrères dans les cliniques françaises seraient-ils de moins bonne qualité que ceux pratiqués à l’hôpital ? 

Les patients savent que nous sommes en difficulté pour trouver des solutions dans un système à la peine. Les expertises sont de plus en plus retardées. Les prises en charge trop tardives. Les médecins débordés. Le retard de réponse d’effecteurs épuisés va être aggravé par la disparition de nombreux établissements de recours du fait de cette décision. Les SAS, censés pouvoir procurer une réponse à toute demande de soins dans les 48 heures vont exploser. Le numéro étant commun avec le 15, les délais de réponse à une demande de soins urgente vont augmenter au-delà de l’acceptable. Les médecins spécialisés dans l’urgence devenant de plus en plus rares, nos urgences hospitalières se verront submergés par l’arrivée des urgences en provenance des établissements privés obligés de fermer leurs portes. Et se trouveront dans l’incapacité de répondre. 

Ce n’est pas un énième scénario. C’est la réalité de ce qui nous attend et la conséquence directe d’une succession de décisions non concertées

Face à cette mutation forcée nous devons réagir. D’abord en marquant notre désapprobation en quittant la négociation conventionnelle, au moins temporairement. Puis en prenant en main le changement et en proposant des modèles issus de notre pratique, soutenables humainement et économiquement. 

Plus que tout, nous nous devons de rester unis pour défendre notre vision d’une médecine libérale dans un système de santé solidaire. Et de parvenir à un accord conventionnel respectueux dans un système de soins où la discrimination tarifaire n’existe pas.

Jean-Christophe Calmes, président de l’URPS Médecins Libéraux

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