La 5e vague est là.
Cela n’étonnera pas les médecins qui s’y attendaient, mais cela semble étonner nos politiques qui cherchent des solutions toujours aussi originales. Ainsi a-t-on pu lire dans le dernier DGS urgent que la mobilisation générale était décrétée (ce que nous comprenons) et qu’elle pouvait aller jusqu’à la réquisition des médecins pour permettre le fonctionnement des hôpitaux, cliniques et répondre aux besoins de la PDSA* (ce qui peut s’entendre mais avec des troupes fraiches…).
On a aussi pu voir ressortir du chapeau le marronnier du conventionnement sélectif des jeunes médecins pour résoudre la problématique des déserts médicaux.
Nous qui sommes sur le terrain, savons le niveau d’épuisement des médecins libéraux mais aussi de leurs équipes (secrétaires, infirmiers des structures privées etc.)
Nous qui vivons et compensons, en travaillant toujours plus, le départ de nos confrères non remplacés, savons ce qu’est un désert. Nous savons même que la France est un désert médical dans sa quasi-totalité ! Et nous savons aussi que des mesures coercitives renforceraient la fuite des professionnels de santé vers des exercices moins contraignants.
Il faut des moyens pour la médecine des territoires et le maintien de l’accès aux soins.
Pas un peu, pas dans quelques années.
Investir massivement et rapidement, en lien avec les élus de ces territoires auxquels nous, soignants de proximité, sommes tellement attachés, est plus qu’une nécessité, un impératif.
Jean-Christophe Calmes, président de l’URPS Médecins libéraux
* PDSA : Permanence des soins ambulatoires