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Qu’Alain Souchon me pardonne…

On nous inflige
Des amendements qui nous affligent.
On nous prend — faut pas déconner — dès qu’on est né
Pour des cons alors qu’on est
Des Foules médicales
Avec soif d’idéal.

Notre représentation nationale ressemble chaque jour davantage à un poulet sans tête, courant dans tous les sens entre économies impossibles et taxes inventives.
Derrière cette agitation de façade, une évidence : notre pays va mal. Et voici le vrai danger : 46 % de la dépense publique — la santé et les retraites — vacille.

La retraite, bien sûr, est intouchable. Sacralisée au nom d’équilibres politiques figés.
Alors, que reste-t-il ?
La santé. La seule variable d’ajustement.

Ainsi, 125 000 médecins libéraux français subissent aujourd’hui la pression de toutes parts.
L’article 24 du PLFSS permettrait à la CNAM de baisser unilatéralement les tarifs médicaux, sans la moindre négociation, sous prétexte de « rentabilité excessive ».
C’est une négation totale du dialogue conventionnel qui, depuis des décennies, fonde nos relations avec l’Assurance maladie. La docteure Aufort vous explique dans cette lettre les conséquences pour les radiologues

L’article 18, lui, nous transforme en percepteurs : nous devrons collecter auprès des patients du tiers payant la franchise que nous reverserons à la CPAM. Un alourdissement absurde de notre charge administrative.
Quant à l’article 21, il crée un circuit de facturation dérogatoire pour les docteurs juniors, leurs actes étant payés par le CHU — une usine à gaz supplémentaire.
Et l’ONDAM ? Fixé à 0,9 % pour la médecine de ville, en dessous même de l’inflation (1 %), pendant que l’hôpital obtient 2,4 %. Cherchez l’équité.

Et que dire des amendements ! C’est la fête à la grenouille !
LFI réclame une surcotisation de 13 % pour les S2. D’autres veulent tout simplement les supprimer.
Et, cerise sur le gâteau, un amendement efface d’un trait les CPTS pour les remplacer par un label « France Santé » censé garantir, comme par magie, l’accès aux soins. IFOYAKA !

Cet amendement, soutenu par AVECSanté — la fédération de certaines MSP —, ouvre la voie à la tutelle administrative, puis à la financiarisation du système. Qu’elles en mesurent bien les conséquences.

Face à cela, les foules médicales, qui ont choisi ce métier par soif d’idéal,  grondent.
Elles refusent d’être transformées en simples rouages comptables. 

Et elles ont raison.

Jean-Christophe Calmes, président de l’URPS Médecins libéraux

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