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Activité privée dans le secteur public, des honoraires exorbitants ?

Le rapport rappelle les règles et l’usage, qui veulent que chaque professionnel déclare de façon nominative et exhaustive les rémunérations ainsi obtenues

Dans l’hôpital public, la pratique de l’activité privée par certains médecins suscite des débats. Certains praticiens de l’AP-HP peuvent facturer des honoraires élevés, souvent supérieurs à ceux du secteur privé. En 2022, ces médecins ont perçu 54 millions d’euros d’honoraires, une augmentation de 25% par rapport à l’année précédente, selon un rapport récent de la Commission centrale de l’activité libérale (CCAL).

Télécharger le rapport de la CCAL

Cette pratique est de fait autorisée depuis 1958. Supprimée en 1982, elle a été rétablie en 1987 pour favoriser l’attractivité des carrières hospitalières après une fronde des professionnels concernés. Elle est néanmoins soumise à certaines règles : elle est réservée aux praticiens à temps plein, elle est limitée à deux demi-journées par semaine et elle doit être transparente pour le patient.

Les rémunérations sont souvent élevées, avec une moyenne annuelle de plus de 155 000 euros en 2022. Certaines spécialités, telles que la cancéro-radiothérapie et la chirurgie plastique, génèrent des revenus particulièrement élevés. Cette pratique a connu une augmentation de 15% entre 2021 et 2022, alors que l’activité publique diminuait de 2%. Cela soulève des questions sur les priorités des médecins en matière de profit par rapport au service public.

Les réactions à ce rapport sont mitigées : certains défendent les médecins pour leur expertise, d’autres assurent qu’elles évitent des départs vers l’étranger tandis que d’autres encore soulignent la nécessité d’encadrer cette pratique pour éviter les abus.

Source : Recto verso, Vincent Olivier

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