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Unanimité des syndicats, de l’Ordre et des associations d’usagers contre les projets de mesures du Premier Ministre


Gabriel Attal a annoncé des expérimentations comme l’accès direct aux kinésithérapeutes et aux spécialistes sans passer par le médecin généraliste


Dans une interview inattendue à la presse régionale ce samedi, Gabriel Attal a présenté plusieurs mesures pour améliorer les soins de ville, provoquant la colère des professionnels libéraux en plein blocage des négociations. L’Ordre des médecins exprime également sa désapprobation.

L’annonce des mesures, hors cadre conventionnel et sans consultation préalable, a surpris et mécontenté les représentants professionnels. Certains leaders syndicaux dénoncent le contournement de leurs efforts, ce qui fragilise les bases conventionnelles.

Le Premier ministre a dévoilé une série de mesures visant à récupérer 15 à 20 millions de créneaux médicaux annuels. Il confirme notamment l’introduction d’une « taxe lapin » de 5 euros pour les patients qui annulent leur rendez-vous moins de 24 heures à l’avance. Cette mesure, déjà évoquée, vise à responsabiliser les patients et à réduire les rendez-vous manqués, qui représentent environ 27 millions de consultations par an.

Par ailleurs, Gabriel Attal a annoncé des expérimentations pour faciliter l’accès aux soins, comme la prescription directe d’antibiotiques par les pharmaciens dans certains cas, ou encore l’accès direct aux kinésithérapeutes et aux spécialistes sans passer par le médecin généraliste. Ces initiatives visent à améliorer l’accessibilité aux soins et à éviter des consultations inutiles, mais elles suscitent des réserves parmi certains syndicats médicaux.

Concernant les gardes, le gouvernement prévoit d’élargir les permanences aux infirmiers, dentistes et sage-femmes pour garantir une couverture plus large, surtout dans les zones sous-dotées. Une incitation financière sera offerte aux médecins acceptant de sortir temporairement de leur zone pour effectuer une garde dans une région défavorisée.

D’autres mesures sont prévues pour augmenter le nombre de places en médecine et améliorer l’accès aux soins mentaux, notamment en augmentant le montant remboursé pour les consultations psychologiques. Les réformes suscitent des débats au sein du corps médical et paramédical, en particulier l’expérimentation d’accès direct aux kinés et spécialistes, vue comme une atteinte au rôle du médecin traitant. En signe de protestation, le syndicat MG France a quitté les négociations avec l’Assurance maladie.

Gérard RAYMOND, président de France Assos Santé est également critique à l’égard de ces mesures :  » Il me semble que Matignon aurait pu consulter toutes les parties prenantes, et plus particulièrement les usagers de la santé, avant d’annoncer toute une série de mesures. La démocratie de la santé, ça existe, et il faut la respecter. Bon nombre de décisions à venir vont impacter les patients. Sans doute que certaines pourraient aller vers le bon sens, mais d’autres ne nous paraissent absolument pas à la hauteur des enjeux de la refondation du système. »

Sources : France bleue, France 3, Quotidien du Médecin, la Dépêche du Midi

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