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Psychiatrie: relayer les soins entre l’intérieur et l’extérieur de la prison

Deux tiers des hommes et trois quarts des femmes présentent au moins un trouble psychiatrique à leur sortie de prison

L’équipe mobile transitionnelle (Emot) du Centre Hospitalier Gérard-Marchant à Toulouse assiste actuellement 26 anciens détenus souffrant de troubles psychiatriques, de leur libération jusqu’à six mois maximum, dans le but de les réintégrer dans un suivi classique. Deux tiers des hommes et trois quarts des femmes présentent au moins un trouble psychiatrique à leur sortie de prison, selon une étude réalisée par le CHU de Lille et la Fédération régionale de recherche en psychiatrie et santé mentale Hauts-de-France.

L’Emot a été initiée par les services médico-psychologiques régionaux (SMPR) des établissements pénitentiaires. Elle assure la continuité des soins après la libération, visant à réintégrer les patients dans les services de soins ordinaires. Contrairement au suivi prolongé dans les centres médico-psychologiques judiciaires, l’objectif principal est la réinsertion dans le système de soins ordinaire. L’équipe, composée de psychiatres, d’infirmiers et d’assistants sociaux, intervient dans un délai de six mois maximum après la libération, offrant un accompagnement individualisé en fonction des besoins du patient.

Les patients sont rencontrés en prison, de préférence deux mois avant leur libération. L’accompagnement démarre immédiatement après la libération et peut durer jusqu’à six mois. Les rendez-vous sont organisés en fonction des besoins du patient, même dans des endroits publics pour les sans-abri. L’objectif est d’assurer une transition progressive vers une prise en charge autonome. L’équipe est confrontée aux défis d’accès aux soins en psychiatrie, avec des délais d’attente prolongés pour les consultations. Ils s’efforcent également de résoudre les problèmes sociaux et administratifs des patients, souvent négligés à la sortie de prison.

Malgré les difficultés, l’Emot a réussi à accompagner 84 patients depuis mai 2022, avec une limite de 35 patients en raison de la taille de l’équipe. Principalement des hommes âgés de 25 à 35 ans, souffrant de troubles psychotiques et de personnalité, avec souvent des problèmes d’addiction. Outre Toulouse, des équipes similaires sont actives dans d’autres villes françaises.

L’Emot de Toulouse est constituée de :

  • un équivalent temps plein (ETP) de psychiatre, répartis sur trois psychiatres
  • deux ETP d’infirmiers, répartis en un temps plein et deux mi-temps
  • un ETP d’assistance sociale
  • un ETP d’éducateur spécialisé
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