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France Santé, le label qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses

La méthode frappe par sa brutalité. Depuis quelque temps, ce label est partout. Une rapidité d’exécution déconcertante (la mise en application a précédé le vote) doublée d’une campagne de communication particulièrement agressive (les ARS sollicitent fortement les structures). On sature l’espace, on occupe le terrain. Mais la vitesse ne doit pas faire oublier la pertinence.

Derrière cette façade marketing, un chiffre circule avec insistance : 50 000 euros. C’est le ticket d’entrée évoqué pour obtenir ce fameux sésame. La question devient alors inévitable : qu’achète-t-on réellement pour ce prix ? Est-ce la reconnaissance d’une expertise avérée ou simplement un droit d’affichage coûteux ?

Rappelons les fondamentaux. Un label, par définition, est une garantie de qualité et de conformité. Il repose sur un socle technique indiscutable. Or, ici, le flou domine. Où est le cahier des charges ? Quels sont les critères précis d’attribution ? Qui audite et selon quel référentiel ? L’absence de transparence sur ces points est un signal d’alarme. 
A quoi s’engagent les structures signataires ?

La santé n’est pas un marché comme les autres. Elle exige de la prudence et de la retenue. Lancer un tel dispositif sans concertation, c’est oublier que la légitimité ne s’achète pas. Elle se construit dans le respect des processus démocratiques et de l’intérêt général.

Il est urgent de faire la lumière sur les coulisses de ce label avant de lui accorder le moindre crédit.

NB : Bien que l’Assemblée ait théoriquement le dernier mot, les mesures jugées trop polémiques comme ce label sont souvent les premières à sauter lors des négociations finales ou des Commissions Mixtes Paritaires pour éviter un blocage total.

À ce stade, l’amendement n’a pas été validé tel quel par les deux chambres. Le projet semble, au mieux, renvoyé à une concertation ultérieure plus sérieuse, ou au pire, enterré sous sa forme actuelle.

Jean-Christophe Calmes, président de l’URPS Médecins libéraux

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