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Maurice Bensoussan : « On a créé plus d’une centaine de centres Covid-19 »

Les médecins libéraux d’Occitanie s’organisent pour accueillir les malades du Covid-19 dans des centres dédiés explique Maurice Bensoussan, président de l’URPS, invité de FranceInfo, mercredi 1er avril.

Si l’Île-de-France et le Grand Est sont les deux régions françaises les plus touchées par l’épidémie de coronavirus, les autres régions se préparent elles-aussi à voir déferler une vague de malades atteints du Covid-19. « On a créé plus d’une centaine de centres Covid-19 » pour accueillir les malades qui ont besoin d’un suivi médical important, déclare mercredi 1er avril le docteur Maurice Bensoussan, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) de la région Occitanie, invité de franceinfo, alors que cette région n’est pas encore très touchée par l’épidémie de coronavrius.

Franceinfo. Qu’avez-vous mis en place dans la région Occitanie pour prendre en charge les malades du Covid-19 ?

Maurice Bensoussan. On a l’opportunité et la chance relative d’avoir un peu de répit dans l’arrivée massive des cas d’épidémie au Covid, donc on utilise ce temps à améliorer nos organisations pour l’accueil du flux des patients et à gérer le flux des patients qui vont arriver. Il nous paraît évident que la porte d’entrée devait rester le médecin généraliste, le médecin traitant, [qui est] une sorte de régulateur des cas qu’il peut gérer.

S’il peut les gérer tout seul, il n’y a pas de problème, il va gérer. S’il n’est pas en mesure de le gérer seul, il va s’organiser avec des confrères, des cabinets, voire des maisons de santé pluri-professionnelles ou d’autres structures un peu plus vastes pour voir comment on va flécher un parcours des patients en cas d’afflux de demandes que le médecin seul ne pourra pas gérer.

Comment vont s’organiser ces centres ? 

Des médecins libéraux ont eu l’idée qu’il fallait dans ce contexte-là, peut-être créer des sites dédiés, des sites spécifiques qui ne sont pas des implantations de cabinets déjà existants, mais de nouvelles implantations où vont se regrouper des médecins qui vont assurer un tour de permanences spécialistes, totalement consacrés dans leur pratique à des cas Covid.

Il faut tracer un parcours de surveillance qui va s’articuler avec nos collègues infirmiers qui assureront à domicile la surveillance de ces patients et également des points, notamment le pic du huitième jour grosso modo, où on sait qu’il y a des choses critiques où il y aura de nouveau un examen médical qui sera proposé à chaque patient.

Combien avez-vous créé de centres pour les malades du Covid-19 ?

On a créé plus d’une centaine de centres Covid-19. On va tenter de les grader un petit peu en fonction de leur localisation et des organisations territoriales, on est en train de flécher, de proposer – ce sera fait en fin de journée de manière un peu stabilisée – la cartographie des différents centres, ce qui fait qu’un médecin saura où il peut s’adresser, là où il peut adresser ses patients quand il n’a pas la capacité de s’en occuper lui-même.

Nous sommes pour l’équité territoriale, bien évidemment. Les grandes villes sont un problème, mais les territoires isolés sont un autre problème et les gens doivent avoir accès à des avis pertinents. Ce n’est pas la seule façon de s’occuper des patients qui ont le Covid, mais quand c’est nécessaire, ces centres Covid seront activés, fonctionneront et, j’espère, aideront à éviter qu’il y ait une trop forte sollicitation du milieu hospitalier qui est à flux tendu.

Les médecins de ces centres Covid-19 auront-ils toutes les protections nécessaires contre le virus ?

C’est une condition pour exercer aujourd’hui. Le médecin doit adapter sa pratique aux protections qui sont les siennes. Il ne doit pas se mettre en danger, mettre en danger des patients qui viennent le consulter. Donc, la question de la protection est une question essentielle. On a même tracé une mise à disposition équitable des masques avec l’ARS. En effet, les médecins sont référencés auprès de leur pharmacie de proximité qui a un stock de masques en fonction des arrivages, et qui leur délivre régulièrement chaque semaine et vérifie que chaque médecin prend le stock de base qui lui est accordé. Plus il y aura de masques, mieux ce sera. Et bien évidemment, on gère la difficulté d’approvisionnement aujourd’hui.

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