« Nous avons créé des lieux dédiés Covid quelques jours avant de lancer notre CPTS ! »
Dans la petite ville de Trèbes aux marches de Carcassonne, la pandémie a, comme partout ailleurs, considérablement changé le cours des choses, et notamment la vie professionnelle des médecins. « Très vite, en mars, notre première réflexion a été d’organiser la filière Covid et la filière non Covid ». Le Docteur Bruno Gay fait le point quelques jours après la première intervention du chef de l’État, le jeudi 19 mars dernier. « Nous nous sommes aperçus que, dans nos cabinets, il n’était pas possible de faire le distingo. L’organisation d’une filière Covid demande une sécurité maximale. Les médecins généralistes de Trèbes se sont vite rendu compte qu’il fallait ouvrir des centres Covid en ville. C’est-à-dire des lieux dédiés de consultation sécurisés où l’on externalise toute la pathologie infectieuse. Nous les avons implantés localement et d’autres médecins du département ont rapidement mis en place leur centres dédiés dans l’Aude. Les URPS ont facilité ce travail avec l’aide de l’ARS, le CDOM, les associations de permanence de soins comme l’APSA, Excalibur ». Ainsi douze lieux dédiés Covid ont ouvert leurs portes. Celui de Trèbes a été monté en trois jours grâce à la réactivité des professionnels de santé, déjà animateurs du projet d’une Communauté professionnelle territoriale de santé sur le même territoire, et avec l’appui de la municipalité de Trèbes. Les centres augurent le développement rapide des CPTS. « La pandémie, pense le Dr Bruno Gay, a favorisé une réflexion profonde de beaucoup de médecins. Ils se sont parlés au travers des six groupes WhatsApp qui se sont constitués dans l’Aude. » Les médecins généralistes ne sont d’ailleurs pas les seuls à avoir investi ces groupes. Ils ont été rejoints par les médecins spécialistes, les biologistes, les infirmiers. « Tous se sont organisés, reprend le médecin, alors qu’on sait que c’est leur point faible. Il a fallu créer des circuits avec des conditions sanitaires importantes, ce n’était pas évident pour des médecins libéraux qui n’en ont pas l’habitude. » Ce premier challenge a été réussi et d’une certaine façon il est symbolique. Car cette création de ces lieux dédiés sécurisés qui seront appelés à disparaître à la fin de la pandémie est arrivée juste avant le lancement de la CPTS de Trèbes : « Début mars, explique le Dr Gay, nous devions déposer auprès de l’ARS la lettre d’intention pour la naissance de la CPTS, lettre que nous venions d’achever de rédiger. Tout ce qui nous arrive aujourd’hui confirme bien un fort besoin d’organisation professionnelle et que la CPTS va aider à aller dans le bon sens. » Voici un joli principe de réalité qui sera vraisemblablement respecté dans quelques semaines.
Odile Fraye