onglet

Faire confiance aux médecins libéraux pour agir

Le gouvernement a présenté un plan de lutte contre les déserts médicaux qui prévoit notamment d’imposer aux médecins deux jours par mois de consultations dans les zones prioritaires.
Si l’objectif — améliorer l’accès aux soins — est évidemment partagé par tous, la méthode interroge.

La médecine ne se décrète pas, elle s’organise

Exercer ponctuellement dans un territoire inconnu, sans dossier patient, sans continuité de soins, est une solution dégradée. La relation médecin-patient repose sur la durée et la confiance. Les déplacements ponctuels de médecins qui se succèdent risquent de créer plus de frustrations que de solutions.

Des conditions matérielles incontournables

L’expérience du terrain nous montre qu’on ne soigne pas sans organisation ni moyens adaptés. Avant d’envoyer des médecins, il faut garantir :

  • des cabinets équipés (logiciels métiers, lecteurs de carte Vitale, connexion sécurisée),
  • des équipes en place (secrétaires, assistants, infirmiers en pratique avancée),
  • des autorisations ordinales et administratives simplifiées,
  • un défraiement clair et réaliste tenant compte des distances.

Sans cela, l’obligation risque d’être contre-productive : démotiver les médecins, et rendre encore moins attractif un exercice déjà fragilisé.

La preuve par l’exemple : DALIA

Nous n’avons pas attendu les annonces pour agir. Avec le dispositif DALIA, l’URPS a démontré que les médecins libéraux savent s’organiser. Là où les besoins étaient criants, nous avons mis en place des centres équipés, structurés, où il est possible d’exercer dans de bonnes conditions, avec des assistants médicaux et des IPA.
Cette démarche volontaire et collective est la preuve que la solidarité existe déjà — quand elle repose sur la confiance et non sur la contrainte.

Pour une solidarité organisée et choisie

Les médecins libéraux veulent être acteurs, pas exécutants. La contrainte ne crée pas d’attractivité. Elle fait fuir les jeunes générations et alourdit le quotidien des praticiens installés.
Au contraire, la confiance, l’appui aux initiatives de terrain et le volontariat sont les clés d’une véritable amélioration de l’accès aux soins.

Dans les prochains jours, vous recevrez un sondage pour recueillir vos avis. Il nous permettra de montrer que nous sommes mobilisés, prêts à agir pour nos patients — mais à condition que cela se fasse dans un cadre organisé, équipé, et volontaire.

Jean-Christophe Calmes, président de l’URPS Médecins libéraux

Partager
Partager

Archives

Violences contre les médecins : répondez à l'enquête 2025