La Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) lance une nouvelle campagne de contrôle des arrêts de travail, en ciblant dans un premier temps 500 médecins généralistes. Ces derniers reçoivent un appel téléphonique, puis un courrier les invitant à s’expliquer sur leur taux de prescription d’indemnités journalières (IJ) par patient actif. Ils pourront répondre par écrit ou solliciter un entretien avec leur caisse.
Si les explications ne sont pas jugées satisfaisantes, une procédure de mise sous objectif (MSO) pourrait être engagée à partir du 1er septembre, pour une durée de six mois. Une deuxième vague de contrôles, d’ampleur équivalente, est déjà prévue.
La Cnam affirme avoir affiné sa méthode de ciblage : les médecins sont désormais comparés à des confrères exerçant dans des territoires aux caractéristiques socio-économiques similaires (revenus, niveau d’études, taux de chômage, etc.). L’objectif est de neutraliser les écarts liés aux différences de patientèle.
Sont concernés les praticiens dont le taux de prescription est au moins deux fois supérieur à celui de leurs pairs comparables. Les médecins ayant déjà fait l’objet d’une MSO ou d’un entretien confraternel par le passé sont prioritaires pour cette campagne.
La tension est vive avec les syndicats de médecins (MG France, CSMF, FMF), qui dénoncent un manque de dialogue et une approche purement statistique. « On tape sur les médecins au lieu de travailler sur la pertinence des arrêts », regrette la présidente du SML, Sophie Bauer. Lors de la précédente campagne en 2023, 5 000 généralistes avaient été convoqués à des entretiens et 15 000 avaient reçu une visite d’un délégué de l’assurance maladie. Seuls 400 avaient été effectivement mis sous objectif.
Selon la Cnam, les dépenses d’IJ augmentent de 5 à 8 % par an. Si une part est liée au vieillissement de la population et aux conditions de travail, 40 % de cette hausse reste inexpliquée. Un argument qui ne convainc pas les syndicats, qui pointent notamment la hausse des troubles psychiques et les difficultés d’accès aux spécialistes.Source Le QDM Loan Tranthim