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Violences contre les médecins : pour la 3e année, un nouveau record alarmant

Le nombre de plaintes progresse légèrement (35 % des victimes en 2024), mais reste jugé insuffisant

L’Observatoire national de la sécurité des médecins (ONSM) a publié, le 29 septembre 2025, ses chiffres annuels : 1 992 incidents signalés en 2024, soit une hausse de 26 % par rapport à 2023. C’est la troisième année consécutive de forte augmentation (+27 % en 2023, +23 % en 2022). En trois ans, le nombre de déclarations a quasiment doublé.

« Il ne s’agit que de la face visible de l’iceberg », alerte le Dr Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l’Observatoire, soulignant que ces données, recueillies sur la base du volontariat auprès des conseils départementaux, sous-estiment la réalité.

La majorité des violences en ville et contre les généralistes

  • 74 % des incidents surviennent en médecine de ville (19 % en établissements).
  • 63 % des déclarants sont des généralistes, alors qu’ils ne représentent que 43 % des praticiens.
  • Les autres spécialités touchées : psychiatres (4 %), ophtalmologues (2 %), gynécologues-obstétriciens (2 %), médecins du travail (2 %), cardiologues (2 %), dermatologues (2 %).

Nature des violences

  • 1 207 agressions verbales et menaces (61 % du total, en forte hausse).
  • 105 agressions physiques (5 %).
  • 104 actes de vandalisme (5 %).
  • 166 vols ou tentatives (8 %).
  • 306 falsifications d’ordonnances, chiffre multiplié par trois en un an, devenant désormais le 2ᵉ motif d’incident derrière les litiges liés à la prise en charge.

Répartition géographique

Les départements du Nord (420 incidents) et des Bouches-du-Rhône (368 incidents) concentrent les signalements. Les régions les plus touchées sont les Hauts-de-France (+97 %) et PACA (+107 %). À l’inverse, une baisse est constatée en Île-de-France (-23 %)Auvergne-Rhône-Alpes (-13,5 %) et Occitanie (-7,4 %).

Un impact direct sur la profession

  • 15 médecins ont subi une ITT de plus de 8 jours.
  • Le « taux de victimation » atteint 1 % des médecins en activité régulière, un seuil inédit depuis la création de l’Observatoire en 2003.
  • Le nombre de plaintes progresse légèrement (35 % des victimes en 2024), mais reste jugé insuffisant.

Une réponse judiciaire renforcée

Face à cette situation, le Conseil national de l’Ordre des médecins appelle à une mobilisation collective pour renforcer la sécurité des praticiens. Le Dr Avrane a salué la loi « Pradal » du 9 juillet 2025, qui durcit la réponse pénale envers les auteurs de violences contre les soignants, en affirmant une tolérance zéro.

Lire les résultats 2024 de l’observatoire de la sécurité

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