Deux campagnes concernent les vaccinations : celle intemporelle (les fameux 11 vaccins) et celle saisonnière (la grippe). Elles se sont téléscopées en fin d’année. Des campagnes qui ont porté leurs fruits, sauf, pour la seconde, auprès des médecins !
Les vaccinations constituent un vrai sujet de santé publique autour duquel les français aiment débattre. On s’en est rendu compte lorsque la ministre Agnès Buzyn, fraîchement nommée, s’est emparée de ce dossier et a rendu obligatoire, par décret, l’injection de onze vaccins pour tous les jeunes français. Malgré quelques grincements de dents, le message a été bien compris par les patients : « Au départ, explique le Dr Jean-Louis Bensoussan, vice-président de l’URPS, il y avait une certaine incompréhension. Certains parents s’étaient mépris sur la signification de ces 11 vaccins. Ils pensaient qu’il s’agissait de nouveaux vaccins, des vaccins supplémentaires, à ajouter à ceux déjà existants. On a donc fait comprendre que l’objet de cette campagne était de dépasser les 85 % d’enfants vaccinés, et de tendre vers un objectif que l’on peut chiffrer à 90/95 %. » Le message est effectivement bien accepté et cet objectif devrait être atteint dans les mois qui viennent, et devenir durable durant les prochaines années.
Autre vaccination, mais qui concerne tout le monde, et surtout les plus âgés, celle contre la grippe, dont la campagne a été lancée en octobre. « Aujourd’hui nous ne disposons d’aucun chiffre, dit le Dr Jean-Louis Bensoussan, mais selon nos petits sondages internes, il semblerait qu’il y aurait un frémissement vers le haut ! On attend donc les chiffres pour confirmer ce qui semble être un regain de vaccination chez les personnes à risque. » Le prochain cheval de bataille de 2018 sera de mobiliser les professionnels pour eux-mêmes : « En ce domaine, il y a une stagnation, voire une baisse de l’adhésion des médecins à la vaccination qui s’accentue tous les ans. » Ce discours rejoint celui, très ferme, d’Agnès Buzyn : « Le taux de vaccination chez les professionnels de santé n’est pas acceptable, a expliqué la Ministre, j’enjoins les professionnels de santé à avoir une attitude exemplaire. Si le taux n’augmente pas cette année, nous ne pourrons pas ne rien faire. Les soignants doivent donner l’exemple. »