Les températures non optimales ont entraîné en 2019 dans le monde quelque 1,7 million de décès, en particulier les chaleurs extrêmes dont la fréquence augmente depuis 1990. En Europe, où le pourtour méditerranéen est davantage concerné, la mortalité liée à la chaleur devrait dépasser celle liée au froid dans la seconde moitié du XXIe siècle.
Des études publiées par les revues The Lancet et The Lancet Planetary Health Science montrent que les chaleurs extrêmes représentent un problème sanitaire clair et croissant et que des plans doivent être mis en place en urgence pour empêcher ces décès annoncés. Elles appellent à des actions pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, conformément à l’accord de Paris de 2015. De son côté, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) s’alarmait début août d’une évolution plus rapide que prévu depuis 2014. Il prévoit que les records de chaleur seront plus fréquents, plus intenses et plus longs, alors qu’une vague de chaleur et des incendies frappent le Sud de l’Europe et l’Amérique du Nord cet été.
Une première estimation donne la part attribuable aux températures extrêmes dans la mortalité mondiale à partir des données de 9 pays en particulier (Afrique du Sud, Brésil, Chili, Chine, Colombie, Etats-Unis, Guatemala, Mexique et Nouvelle-Zélande), entre 1990 et 2019, avec identification des causes de décès, notamment des troubles et pathologies associés aux températures non optimales. Ainsi, 1,7 million de décès pouvaient leur être attribués au niveau mondial en 2019, selon la modélisation des données. Le froid comme les chaleurs extrêmes ont un impact sur la mortalité de causes diverses mais l’effet des secondes dépasse largement celui du premier alors que le risque d’exposition aux fortes températures a régulièrement augmenté depuis 1990 tandis que le risque d’exposition au froid est resté stable.
Les causes externes de décès contribuent fortement à la mortalité en cas de vague de chaleur mais les maladies cardiorespiratoires ont aussi un fort impact, avec tout d’abord les infections respiratoires basses, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les maladies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les maladies métaboliques comme le diabète et l’insuffisance rénale apparaissent aussi parmi les 17 causes de décès les plus fréquentes.
(Source APMnews)