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Quand la loi Garot légalise l’erreur médicale obligatoire

Le BMJ Medicine (2023) alerte : dépasser certaines durées de travail n’augmente pas le risque, il le fait exploser

Alors que les données scientifiques sont sans appel, la loi Garot semble entériner un principe aussi dangereux qu’incompréhensible : l’acceptation d’un niveau d’erreur médicale lié à l’épuisement professionnel.

Selon une étude publiée par BMJ Medicine (2023), dépasser certains seuils horaires n’augmente pas simplement les risques médicaux : cela les fait littéralement exploser.

  • Au-delà de 48 heures de travail par semaine, le risque d’erreurs médicales augmente de 61 %, et celui d’événements indésirables évitables de 54 %.
  • Entre 60 et 70 heures hebdomadaires, ce risque est multiplié par 2,36 pour les erreurs médicales, 2,93 pour les événements indésirables évitables, et 2,75 pour les décès évitables.
  • Une garde de 24 heures entraîne une hausse de 84 % des erreurs médicales, 51 % des événements indésirables, et 85 % des décès évitables.

Face à ces chiffres alarmants, la réponse française est pour le moins déroutante : imposer aux médecins libéraux des gardes obligatoires sans repos compensateur.

Dans cette équation législative :

  • Les patients deviennent une variable d’ajustement.
  • Les médecins à bout de souffle sont relégués au rang de contrainte logistique.

L’objectif réel n’est pas d’améliorer la santé publique, mais de préserver un affichage politique, quitte à faire abstraction des conséquences humaines.

Ce que la science démontre – qu’un excès de fatigue entraîne une hausse des erreurs, donc des morts évitables – est tout simplement ignoré par la loi.

Le député Guillaume Garot ne peut l’ignorer. Il a fait le choix de passer outre. Il fait adopter un texte dont les conséquences sont prévisibles, graves, et documentées.

Il ne sera sans doute pas celui qui signera les certificats de décès.

D’après Frédéric Villeneuve et l’étude « Impact of work schedules of senior resident physicians on
patient and resident physician safety: nationwide, prospective
cohort study » (2023)

Télécharger l’étude BMJ Medicine

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