Deux projets de décrets explosifs circulent : l’un sur la réduction du panier de soins de l’aide médicale d’État (AME), l’autre sur le doublement des franchises médicales et des participations forfaitaires.
Des franchises multipliées par 2
Prévu pour une entrée en vigueur au 1er janvier 2026, le dispositif porté par le ministère de la Santé démissionnaire vise à doubler les montants prélevés directement sur les assurés. La participation forfaitaire par consultation médicale passerait ainsi de 2 à 4 euros, avec un maximum relevé de 3 à 5 euros. Les franchises appliquées aux boîtes de médicaments grimperaient de 1 à 2 euros, celles sur les actes paramédicaux de 0,50 à 1 euro, et celles sur les transports sanitaires de 4 à 8 euros. Les plafonds journaliers suivraient la même logique : jusqu’à 16 euros pour les transports et 8 euros pour les actes paramédicaux. Le plafond annuel global doublerait également, passant de 50 à 100 euros, tout comme le nombre maximum de participations forfaitaires, porté de 25 à 50 par an et par assuré.
Un rejet massif au conseil de la Cnam
Les membres du conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) ont largement désapprouvé ces projets. Seules deux voix patronales (Medef et CPME) se sont prononcées pour, contre une abstention et une large majorité d’opposants, allant des syndicats de salariés (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa) aux associations de patients et de familles. Tous dénoncent un « passage en force inacceptable », décidé en dehors du cadre habituel du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).