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Diagnostic de l’endométriose : nouvelles recommandations sur l’imagerie 

La stratégie de deuxième ligne prévoit le recours à une IRM pelvienne sans injection

La Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations concernant les examens d’imagerie dans le cadre du diagnostic de l’endométriose. Cette mise à jour, réalisée à la demande de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), s’inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Elle concerne spécifiquement l’imagerie diagnostique et s’accompagne de fiches pratiques annexées au document principal.

La nouvelle stratégie repose sur une approche en trois niveaux. En première ligne, le diagnostic débute par un interrogatoire et/ou un examen clinique réalisé par le médecin généraliste, la sage-femme ou le gynécologue. En présence de signes cliniques évocateurs, une échographie endovaginale peut être réalisée à ce stade, à condition que le praticien soit spécifiquement formé à cette technique.

Si l’échographie est négative, douteuse ou non réalisable, la stratégie de deuxième ligne prévoit le recours à une IRM pelvienne sans injection, éventuellement complétée par une échographie endovaginale, cette fois par des référents (gynécologue et radiologue). Enfin, la troisième ligne concerne le bilan préopératoire. Elle vise à stadifier la maladie afin d’adapter la prise en charge chirurgicale. Ce stade repose sur une décision en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), avec des classifications diagnostiques en IRM. Selon les cas, une écho-endoscopie rectale, une entéro-IRM ou un coloscanner peuvent être envisagés, bien que ce dernier soit à éviter en raison de son caractère irradiant.

Sur le plan technique, l’échographie endovaginale est recommandée en première intention pour le diagnostic des lésions profondes ou annexielles. Toutefois, elle ne permet pas d’exclure une atteinte des ligaments utéro-sacrés, des paramètres, ou des formes superficielles ou extra-pelviennes. L’IRM pelvienne est donc préconisée en deuxième intention après échec du traitement médical ou échographie non concluante. Elle peut aussi être utilisée en première intention si l’échographie est impossible. L’IRM est particulièrement utile dans le cadre du bilan préopératoire grâce à sa capacité à fournir une cartographie complète des lésions, à guider la planification opératoire et à anticiper les complications post-chirurgicales. En cas de discordance entre l’échographie et l’IRM, ou avec les données cliniques, une écho-endoscopie rectale est indiquée pour affiner l’évaluation. L’entéro-IRM est préférée au coloscanner pour explorer d’éventuelles localisations digestives multifocales, notamment iléo-cæcales et rectosigmoïdiennes.

Le document insiste également sur l’importance du savoir-être et du savoir-faire dans la réalisation des examens, en particulier de l’échographie pelvienne. Il est explicitement recommandé de garantir à chaque étape le respect de la dignité des patientes, d’appliquer les chartes de consultation en gynécologie-obstétrique et en radiologie, et de fournir les contacts des structures spécialisées en cas de suspicion de violences sexuelles. L’examen doit être expliqué de manière simple et rassurante pour réduire l’anxiété anticipatoire, et mené avec attention au confort et au vécu émotionnel de la patiente. Si l’anxiété est importante, un climat de confiance doit être instauré, avec un temps suffisant pour l’échange, et une extrême délicatesse durant l’examen.

Enfin, les recommandations insistent sur la qualité de l’information donnée à la patiente, le recueil du consentement éclairé, le cadre respectueux de l’intimité, la clarté de la communication (verbale et non verbale), ainsi que la possibilité de présence d’une tierce personne. L’interprétation des examens doit s’appuyer sur des comptes rendus structurés, des protocoles standardisés et l’usage de classifications IRM comme le score dPEI, utile pour la communication entre radiologues, chirurgiens et patientes.

Ces recommandations actualisées permettent d’harmoniser les pratiques et d’améliorer la précision du diagnostic et la qualité de la prise en charge. 

Source APM News

Lire la recommandation de la HAS

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