Pour Danielle Toupillier, ce n’est pas une surprise, la directrice générale du CNG ayant elle-même annoncé qu’elle partait à la retraite début août.
Selon des sources concordantes, lors de la CAPN des Directeurs d’Hôpitaux (DH) de mardi, Cécile Courrèges a également confirmé son prochain départ de la direction de la DGOS, comme l’a révélé APMnews le 21 juin.
Elle n’a cependant pas précisé ni la date de son départ, ni sa nouvelle affectation, ni qui lui succèdera, a précisé un participant…
Lundi, contacté par APMnews, un membre de son entourage a assuré que son départ de la DGOS n’était pas lié à la crise des urgences, comme l’a laissé sous-entendre le Journal Du Dimanche (JDD) dans son édition du 30 juin.
Dans un communiqué diffusé après la réunion de la CAPN, le Syncass-CFDT indique avoir « salu[é] […] l’écoute, la franchise et le travail réalisé par la directrice générale de l’offre de soins dans des conditions » dont il dit « connaître la complexité ».
Indiquant qu’il souhaite être « associé » en amont de la réflexion sur l’évolution de la fonction publique afin de veiller à ce que l’exercice professionnel des directeurs d’hôpitaux soit reconnu et que leur statut soit respecté, il regrette que Cécile Courrèges n’ait pas pu l’entendre sur ce point.
Plus généralement, s’il se dit « satisfait » d’avoir été entendu dans sa demande de prolongation des mesures d’accompagnement des cadres de direction, liées à la mise en oeuvre des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT). S’il se « félicite » que la mesure ait été étendue aux trois corps de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), il évoque ses craintes face à « d’autres projets à venir […] qui concerneront nos statuts ».
Il fait référence à « la gestion de l’inaptitude par la mise en oeuvre de la période préalable au reclassement », aux « mesures réglementaires concernant le télétravail » et aux modifications statutaires qui seront induites par la loi de transformation de la fonction publique.
Il appelle à s’interroger « sur la perte d’attractivité des emplois de direction » dans les hôpitaux, comme le montre le nombre « important » de postes de chefs d’établissement qui resteront vacants à l’issue de la CAPN de mardi.
Des départs alors que les projets de loi ne sont pas encore adoptés
Dans un communiqué séparé, le Syndicat des Manageurs Publics de Santé (SMPS) salue « la carrière et l’engagement inégalé de Danielle Toupillier auprès de directeurs » et « l’action déterminée et la capacité de dialogue avec les professionnels de Cécile Courrèges ».
Il forme le voeu que « ces départs ne soient pas l’occasion d’ouvrir une page plus difficile encore pour les directeurs déjà inquiets sur l’avenir de leur corps ».
Ces départs, auxquels s’ajoutent celui du Directeur Général de la Cohésion Sociale (DGCS), Jean-Philippe Vinquant, « nous interpellent tant à court qu’à moyen termes tandis que les projets de loi ‘Ma santé 2022’ et ‘transformation de la fonction publique’ sont encore à l’épreuve du Parlement », s’inquiète-t-il.
Dans ce contexte, le SMPS s’interroge « sur le pilotage de la politique de santé publique » à un moment où « la situation globale de l’hôpital, au-delà de la crise des urgences, mérite une réflexion visant à une organisationstructurante et pérenne du soin dans les territoires ».
Rappelant qu’il a fait lui-même des propositions, il « espèr[e] que ces différents changements de direction se traduiront […] par la poursuite d’un accompagnement bienveillant à l’égard d’un corps en pleine mutation ».
« Aujourd’hui alors que nous apprenons que 7 postes dont 3 proposés en établissement public de santé mentale seront republiés, la question de la valorisation des parcours se pose plus que jamais », insiste-t-il.
L’hôpital fait société
Confirmant aussi qu’il s’agissait de la dernière CAPN DH pour Cécile Courrèges et Danielle Toupillier, le syndicat des Cadres Hospitaliers ForceOuvrière (CH-FO) a précisé qu’il a salué « l’engagement et l’inventivité de Danielle Toupillier » et observé qu’il s’agissait d’une séance « très particulière » en raison de ces départs.
« Non l’hôpital public n’est pas une charge pour la société, l’hôpital public fait société », a-t-il affirmé à cette occasion en déclinant cette « vérité » sous plusieurs aspects, comme la prise en charge au moment de la canicule et l’importance des urgences.
Il souligne les « interrogations et contradictions » qu’engendre la future loi de santé, notamment en ce qui concerne les GHT. « Aucune des multiples questions sur la concentration de la GRH médicale n’a été encore sérieusement abordée », dénonce-t-il ainsi en évoquant en parallèle les « contorsions » que provoque la mutualisation des achats.
S’il était « nécessaire » de proroger et d’étendre les mesures d’accompagnement qui atténuent l’impact individuel des réorganisations, il faut aussi aller « plus loin », « en particulier en ce qui concerne les adjoints, en commençant par évaluer l’impact des opérations déjà réalisées », estime le CH-FO.