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Covid long : l’Assurance maladie considère trois situations justifiant d’une prise en charge en ALD

Trois situations peuvent justifier d’une prise en charge au titre de l’affection de longue durée en cas de symptômes prolongés après une infection par le Sars-CoV-2 ou Covid long.

Le Covid long est désormais reconnu comme une pathologie à part entière et l’accompagnement des patients concernés « est et sera l’une des priorités de l’assurance maladie dans les prochains mois », a indiqué la Caisse nationale de l’assurance maladie. La Haute autorité de santé a publié en février ses premières recommandations sur ces symptômes prolongés.

La semaine dernière, Olivier Véran a indiqué qu’un Covid long peut relever d’une ALD : « c’est automatique pour ceux qui ont eu besoin d’oxygène et sur demande pour ceux qui n’en ont pas eu besoin ».

Après la phase aiguë de l’infection, certaines situations en lien avec le Covid-19 justifient d’une prise en charge en ALD, c’est-à-dire de 100% des frais de santé, lorsque les patients souffrent de complications extrêmement invalidantes, qui entraîneront sur le long terme des surcoûts importants. Il s’agit tout d’abord des patients présentant une pathologie imputable au Covid-19 et remplissant les critères d’admission dans la liste des ALD, par exemple, une insuffisance respiratoire sur fibrose pulmonaire ou un accident vasculaire cérébral.

Ensuite, ce sont des patients avec une pathologie chronique préexistante dont l’aggravation est imputable au Covid-19 et remplissent les critères d’admission dans la liste des ALD, comme l’insuffisance respiratoire sévère ou l’insuffisance rénale.

Enfin, sont éligibles les patients présentant des séquelles de pathologies non directement imputables au Covid-19 mais résultant de sa prise en charge, telles qu’une neuromyopathie de réanimation ou des lésions myocardiques de stress type Takotsubo.

DES NIVEAUX DE SÉVÉRITÉ TRÈS VARIABLES

Alors que des malades concernés ainsi que des députés et sénateurs plaident pour la création d’une ALD spécifique, l’Assurance maladie suppose que le Covid long ne « sera sans doute pas en soi inscrit sur la liste des affections longue durée par la Haute autorité de santéLes symptômes du Covid long présentent des niveaux de sévérité très variables et la HAS indique que dans la plupart des cas, les symptômes peuvent être traités par des traitements symptomatiques, notamment des antidouleurs et/ou des anxiolytiques qui ne représentent pas des traitements coûteux justifiant une exonération de ticket modérateur ».

La reconnaissance d’une pathologie comme ALD est formalisée par une inscription sur une liste établie par décret après avis de la HAS. Soit le patient bénéficie de l’exonération du ticket modérateur s’il est atteint d’une pathologie inscrite sur la liste des ALD 30 soit d’une pathologie hors liste (ALD 31), c’est-à-dire soit d’une forme grave d’une maladie, soit d’une forme évolutive ou invalidante d’une maladie grave ne figurant pas sur la liste des ALD 30, comportant un traitement prolongé d’une durée prévisible supérieure à six mois et une thérapeutique particulièrement coûteuse.

UN IMPACT INSOUTENABLE DE LA MALADIE 

La Cnam assure par ailleurs de sa « pleine mobilisation pour développer la connaissance des symptômes prolongés après une infection à Sars-CoV-2 », qui passe par la mise en place de cohortes de patients suivis au long cours, la formation des médecins, l’information des patients et le déploiement de filières de soins.

La recherche sur le Covid long a par ailleurs franchi une nouvelle étape avec la publication, jeudi 29 avril dans Clinical Infectious Diseases, de résultats issus de la cohorte Compare permettant la première mesure scientifique, valide et reproductible pour surveiller les symptômes persistants et leur impact.

Après une première phase visant à dresser la liste de ces symptômes, le Dr Viet-Thi Tran de l’Hôtel-Dieu à Paris et ses collègues ont construit un questionnaire puis l’ont validé auprès d’un millier de patients, permettant d’explorer une cinquantaine de symptômes et six dimensions de la vie du patient pouvant être affectées

Globalement, il apparaît que le Covid long a un impact majeur sur la qualité de vie des patients, estimée environ de 40% inférieure à celle de la population générale, et les trois quarts (77%) considéraient l’impact de leur maladie comme « insoutenable » ; 48% déclaraient ne plus être capables de réaliser certaines activités chez eux ou dans le cadre de leur travail.

(Source APMnews)

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