De jour en jour, de nombreuses spécialités utilisent des outils recourant à des algorithmes et aux mégadonnées pour les aider à réaliser dans le domaine de la médecine des dépistages, établir un diagnostic ou sécuriser les prescriptions. Une révolution dans l’univers médical !
Le nouvel agent conversationnel ChatGPT a ainsi fait parler de lui récemment et jusque dans le monde de la santé. Le chatbot a échoué de peu aux épreuves écrites de l’examen de médecine américain (USMLE) mais a impressionné les observateurs. Des chercheurs de la Harvard Medical School ont testé l’agent conversationnel en lui soumettant 45 cas cliniques pour lesquels il devait établir un diagnostic. Tandis que des vérificateurs de symptômes n’avaient fourni le bon diagnostic que dans 51 % des cas, ChatGPT a obtenu 87 % de bonnes réponses, légèrement mieux que les médecins témoins (84 %).
En France, des robots conversationnels sont utilisés pour automatiser des tâches simples, favoriser l’observance thérapeutique, ou effectuer le suivi des patients à domicile. On peut faire appel à des assistants virtuels destinés à informer les patients sur une vingtaine de pathologies. D’autres assurent des suivis automatisés des patients à domicile en pré opération et en post-opération.
Ces agents conversationnels ouvrent de nombreuses perspectives en délivrant aux patients des informations sur leurs pathologies mais aussi en aidant les médecins à déterminer le meilleur traitement. Les chatbots pourraient aussi à l’avenir jouer un grand rôle en psychiatrie, pour évaluer la santé mentale d’un patient, et lui proposer une psychothérapie ou encore détecter les syndromes dépressifs et le risque suicidaire.
Ces dernières années, les systèmes d’IA entraînés à partir de bases de données massives ont permis d’accélérer le dépistage et le diagnostic des patients. Ils sont devenus des outils d’aide à la décision clinique. L’imagerie médicale est l’application privilégiée pour l’utilisation de l’intelligence artificielle.
En dermatologie, il est acquis depuis plusieurs années que l’intelligence artificielle est plus précise que les observateurs humains pour distinguer les mélanomes. L’IA Watson, développée par IBM avait démontré dès 2017 qu’elle était capable d’identifier des maladies de la peau à partir d’une simple photo de lésion cutanée. Cette technique s’est démocratisée. La dermatoscopie digitale permet aujourd’hui de repérer les lésions pigmentées ou non qui sont suspectes grâce à l’analyse de deux images numériques (une macro et une mosaïque) à haute résolution. Plusieurs algorithmes ont par ailleurs été conçus pour détecter automatiquement le mélanome, forme la plus dangereuse de cancer de la peau.
( Source : Christophe Gattuso – Le Quotidien du Médecin)