La loi Garot a donc été votée par l’Assemblée nationale.
La mobilisation des syndicats, des médecins installés et des étudiants n’a rien changé à la vision de nos élus.
Elle a été votée par 99 voix pour, soit 17,2% de la représentation nationale. En Occitanie, 1 député gardois, 3 députés de Haute Garonne, 2 députés de l’Hérault, soit 6 députés occitans sur 49, ou 12%…
Nous avons déjà dit ce que nous pensions de cette loi. Administrer la pénurie ne mènera qu’à l’échec et les députés signataires constateront rapidement qu’ils ont fait fausse route.
Les erreurs de diagnostic sont fréquentes, nous le savons et nous apprenons de nos erreurs. Souhaitons à nos députés le même cheminement.
Mais les médecins occitans représentés par l’URPS ne font pas que s’opposer à ce bricolage dont les résultats du vote annoncent par avance l’échec.
L’accès aux soins reste un enjeu majeur de santé publique en France. Fracture territoriale, inégalités sociales, délais d’attente excessifs : ces difficultés ne cessent de s’aggraver depuis plus d’une décennie. Elles ne concernent pas que la médecine générale, mais l’ensemble des disciplines, comme en témoigne l’attente pour une chirurgie de la cataracte pouvant atteindre 6 mois.
Le constat est ancien : la mauvaise répartition des médecins s’enracine dans notre histoire (150 ans…). Aujourd’hui encore, 11 % des Français n’ont pas de médecin traitant. Mais cela n’est pas le fait des médecins !
La pénurie de professionnels s’accompagne d’une désertification des services publics dans les territoires, freinant les installations et la continuité des soins. La conséquence ? Renoncements, retards de diagnostic, engorgement des urgences. Et absence d’installation.
Il est temps de sortir des solutions temporaires inadaptées.
Nos politiques doivent arrêter de montrer du doigt des professionnels de santé tout autant touchés que leurs patients dans les territoires, et assumer leur rôle plutôt que de dénoncer notre métier.
La réponse doit être structurelle, systémique et territoriale. Elle suppose de :
- Favoriser l’exercice coordonné et pluriprofessionnel ;
- Soutenir l’installation des jeunes médecins via des conditions de vie et de travail attractives ;
- Alléger la charge administrative ;
- Déployer intelligemment les outils numériques (téléexpertise, télémédecine) ;
- Repenser le rôle de l’hôpital et des cliniques dans un parcours fluide ville-hôpital ;
- Promouvoir la prévention et la responsabilisation des usagers.
Plus que jamais, la République doit garantir l’égalité d’accès aux soins pour tous, partout.
L’URPS y participe, avec ses élus et ses moyens, et promeut des modèles innovants, tant sur le plan de l’organisation des soins (DALIA, TOD) que sur l’attractivité (Med’In Occ)
Ce combat nous concerne, nous engage et nous oblige.
Jean-Christophe Calmes, président de l’URPS Médecins Libéraux