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L’accès des patients aux soins des spécialistes, quelle réalité pour quel délai ?

Le Docteur Marie-Josée Renaudie
Le Docteur Marie-Josée Renaudie

Comment appréhender l’accès des patients aux soins des spécialistes et en faire une analyse précise ? La Commission médecine spécialisée de l’URPS-ML d’Occitanie a décidé de se pencher sur cette délicate question. Avec pour premier objectif « de ne pas se laisser enfermer sur ce sujet dans les fantasmes du monde des médias » comme l’affirment les membres de la commission.

La Commission médecine spécialisée de l’URP-ML d’Occitanie va confier à une agence de communication    de Nîmes une enquête auprès des secrétariats de cabinets de spécialistes selon un échantillon dans tous les départements de l’Occitanie pour connaître la qualité de l’accès des patients aux spécialistes. Dans un premier temps, les patients ne seront pas consultés.   « On sait qu’il y a des déserts médicaux qui touchent les spécialistes, explique le Dr Marie-Josée Renaudie de l’URPS, mais nous avons été surpris par un maillage qui semble meilleur que ce que l’on pensait, malgré ce qu’en disent les journaux. On veut une image très claire de ce qui est vécu. »   C’est dans un deuxième temps les patients seront interrogés via un institut de sondage. La question est de savoir si les délais sont raisonnables dans chaque spécialité ou insupportables pour les patients. « Si c’est le cas, on va essayer de comprendre pourquoi il y a un tel décalage entre l’idée que nous en avons et l’image que les patients nous renvoient ». Le vécu du délai de rendez-vous dépend du décroché du téléphone. Même si la réponse téléphonique des secrétariats suit le protocole établi par les médecins du cabinet, cette réponse paraît difficile ; elle est encore plus compliquée lorsqu’il s’agit de plateformes de secrétariat où une secrétaire répond pour plusieurs cabinets. Il dépend également de la personne qui appelle : une rapidité de rendez-vous est donnée lorsque le médecin traitant appelle, mais cela se heurte à des difficultés de relations entre les médecins. Celles-ci sont liées à l’absence de numéro de téléphone direct et à la durée d’appel longue des secrétariats. L’inscription par les médecins spécialistes dans leur courrier aux médecins de médecine générale de leur numéro de téléphone portable est un moyen de pallier cette méconnaissance.

Ces difficultés relationnelles sont liées par ailleurs à une culture différente selon l’âge : les médecins jeunes de moins de 45 ans ne veulent pas donner leur numéro de téléphone portable pour ne pas être importunés dans leur vie privée.

Selon le Dr Renaudie, l’enquête devra porter l’accent sur les secrétariats eux-mêmes : « C’est une situation dont je me suis rendue compte et qui est ennuyeuse. Dans la maison de santé où je travaille, les secrétaires médicales disaient jusqu’à récemment à leurs correspondants que je ne prenais plus de nouveaux patients, ce qui n’est pas vrai. Elles disaient également que j’allais partir à la retraite, ce qui n’est pas vrai non plus puisque j’y suis déjà, mais rien ne m’interdit de travailler à la retraite comme beaucoup de monde. Les secrétariats se protègent par rapport aux vagues de demandes, elles le font à l’insu des médecins… »

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