
Alors que la taxe Zucman a concentré l’attention, un autre sujet inquiète : le déficit de l’Assurance maladie. Celui-ci devrait atteindre 16 milliards d’euros en 2024 – davantage que celui des retraites – et pourrait grimper à 40 milliards en 2030, selon les projections de la CNAM.
Au cœur de l’été, Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’Assurance maladie, a rendu public son rapport annuel « Charges et Produits ». Celui-ci détaille la progression soutenue des dépenses de santé :
Une dynamique de dépenses marquée
👉 +4,7 % par an pour les soins de ville entre 2019 et 2024
👉 +3,7 % par an pour le transport sanitaire
👉 +9,3 % par an pour les médicaments délivrés en officine
À cela s’ajoutent :
- Une augmentation du nombre de patients en affections de longue durée (ALD), qui pourraient concerner un quart de la population d’ici 2035 et représenter les trois quarts des dépenses de la CNAM.
- Des arrêts de travail en hausse, dont environ la moitié sans lien avec une ALD.
- Une progression notable des pathologies de santé mentale, pour un coût proche de 28 milliards d’euros en 2023.
- Une accélération des dépenses de médicaments, +4,9 % par an depuis 2020, contre +0,6 % en moyenne entre 2010 et 2019.
Des pistes de régulation
Pour maîtriser cette trajectoire, le rapport avance environ 3,9 milliards d’euros d’économies potentielles dès 2025, répartis dans une soixantaine de propositions. Parmi elles figurent :
- Une révision, dans certains cas, de la prise en charge à 100 % des médicaments pour les ALD,
- Une limitation de la durée des arrêts de travail,
- Une adaptation des tarifs de certains spécialistes,
- Une modulation des cotisations employeurs lorsque le nombre d’arrêts dépasse la moyenne du secteur.
Quels enjeux en Occitanie ?
Pour les médecins libéraux de la région, ces évolutions pourraient se traduire par :
- une demande croissante de suivi des patients atteints de pathologies chroniques,
- une sollicitation accrue pour la prise en charge de troubles de santé mentale,
- une attention particulière portée aux arrêts de travail et à leur justification.
Dans une région où les inégalités d’accès aux soins sont fortes entre zones urbaines et rurales, les ajustements à venir feront l’objet d’un suivi attentif.