Un nombre important de produits alimentaires pour les tout-petits contiendraient trop de sucres et d’additifs par rapport aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, d’après une enquête réalisée par l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie) qui appelle à une refonte des réglementations européennes.
L’association CLCV a mené une enquête entre juin et juillet 2023 sur 207 références disponibles dans les rayons d’alimentation infantile de neuf enseignes. Il s’agit d’aliments pour les nourrissons (moins de 12 mois) et/ou pour enfants en bas âge (entre 1 et 3 ans). Sept familles de produits ont été considérées : préparations céréalières, produits laitiers, produits à base de fruits et/ou légumes, repas salés, snacks (sucrés ou salés), confiseries et boissons. Les laits infantiles n’ont pas été pris en compte.
L’analyse de la composition des produits fait dire à l’association que « la réglementation européenne n’est pas assez stricte pour les industriels et devrait être mise à jour ». La réglementation européenne « est d’ailleurs jugée insuffisante par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle-même, qui recommande des mesures strictes pour les produits d’alimentation infantiles », ajoute la CLCV.
En effet, alors que l’OMS recommande de bannir les ingrédients sucrants ou édulcorant dans l’ensemble de la gamme infantile, l’Europe n’interdit que l’ajout d’édulcorants et l’analyse des références étudiées montre que beaucoup contiendraient des ingrédients sucrants. Ce serait notamment le cas de 85% des produits laitiers, 77% des snacks, 22% des préparations céréalières et 14% des produits à base de fruits.
De plus, 45% des recettes à base de légumes et 92% des recettes de fruits dépasseraient le seuil recommandé pour ces produits de 30% d’apport calorique provenant de sucres. Ce serait aussi le cas de 42% des repas salés et 65% des snacks, pour lesquels l’OMS recommande un seuil de contribution de 15% maximum.
La CLCV formule ainsi plusieurs demandes à destination des industriels et du législateur européen, avec notamment :
- une réduction et/ou suppression des ajouts de sucres, sel, additifs, arômes
- une limitation des allégations nutritionnelles et des messages marketing sur les emballages et sites internet
- un renforcement des réglementations européennes
- une réflexion sur l’étiquetage nutritionnel pour les produits infantiles.
(source APMnews)