Unicef France a rendu publique lundi une lettre ouverte à la première ministre, Elisabeth Borne, « pour rappeler l’urgence d’adopter une stratégie nationale interministérielle ambitieuse pour la santé mentale des enfants et des jeunes », signée notamment par des représentants des psychiatres et des psychologues. Cette lettre ouverte est diffusée à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, qui a lieu tous les ans le 10 octobre.
« Alors que les données ne manquent pas pour illustrer une dégradation inquiétante de l’état de santé mentale des enfants et des jeunes -notamment depuis la crise du Covid-19-, force est de constater que les efforts du gouvernement sont insuffisants au regard des besoins et du retard accumulé », écrivent les signataires des signataires de la lettre à la première ministre : « Ainsi, en 2021, près d’un jeune sur cinq aurait traversé un épisode dépressif; un chiffre en augmentation de 80% par rapport à 2017. Le nombre d’appels passés à SOS Amitié par des jeunes de moins de 14 ans en détresse a, lui, augmenté de 40% ».
Or « la santé mentale des jeunes générations fait l’objet de mesures sporadiques et désaccordées sans pour autant constituer une stratégie interministérielle ou un plan d’urgence qui sont absolument essentiels », expliquent-ils. « Les besoins en matière de prévention, de détection des troubles, de prise en charge, d’accès et de qualité des soins et d’accompagnement explosent mais demeurent sans réponse et laissent démunis enfants, familles et professionnels de la santé et de l’éducation. Des solutions coordonnées doivent leur être apportées sans délai ».
Outre l’élaboration d’une stratégie nationale en faveur de la santé mentale des enfants et des jeunes, ils appellent à développer l’obtention de données détaillées sur la santé de l’enfant et de l’adolescent, à augmenter les ressources allouées aux services de soins, en particulier la pédopsychiatrie, en prévoyant des financements pérennes à la hauteur des besoins, à renforcer les dispositifs de prévention et de soutien à la parentalité et mettre en place des dispositifs de soutien aux aidants, ou encore à mettre en place des campagnes de sensibilisation en faveur d’une vision positive de la santé mentale et promouvoir la santé mentale dans tous les espaces de vie des enfants.
(source APMnews)