Médecins libéraux : les mesures de simplification administrative laissent les syndicats circonspects

Les mesures destinées à réduire les tâches administratives des médecins et leur rendre du temps médical, annoncées mercredi 8 février par le gouvernement, sont accueillies avec prudence par les syndicats dans l’expectative.

Le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, a présenté mercredi 15 mesures destinées à réduire les tâches administratives des médecins et leur rendre du temps médical (voir article ci-après). Cette annonce a été soutenue par la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnamqui confirme « son engagement dans le déploiement de ce plan d’action ambitieux ».

Pour le docteur Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), « tout cela va dans le bon sens, dans l’esprit » mais il note qu’il s’agit de « clarations de bonnes intentions ».

Il salue la mesure visant à faire des certificats médicaux l’exception, tout en relevant que les campagnes de sensibilisation sont davantage à conduire auprès des institutions, comme les fédérations pour la pratique du sport, ou des structures d’accueil de la petite enfance et établissements scolaires. Il déplore toutefois que la possibilité pour les assurés de s’autodéclarer pour les arrêts de travail de très courte durée, inférieurs à quatre jours, n’ait pas été retenue.

« Un très bel exercice d’enfoncement de portes ouvertes » selon le docteur Jérôme Marty, président du syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML-S) qui estime que « la plupart des mesures présentées par le ministre existent déjà dans les textes ».

Si la fin des certificats pour intégrer un club de sport a été entérinée en 2021, par décretcela n’a rien changé dans les faits pour Jérôme Marty : « Les clubs de sport ne l’appliquent pas. Ils ouvrent le parapluie et continuent de demander un certificat médical à ceux qui s’inscrivent ».

Le président de l’UFML-S explique que « l’essentiel n’est pas abordé »et rappelle que le syndicat avait déjà exigé la suppression des certificats des assureurs privés, la suppression des certificats pour enfants malades ou pour arrêt de travail d’un jour.

Quant à la présidente de MG France, le docteur Agnès Giannotti, elle est apparue réservée. La mesure la plus à même de faire gagner du temps aux praticiens est celle sur la gestion des feuilles de soins dégradée, qui impose actuellement l’envoi aux caisses d’un justificatif papier et d’un bordereau récapitulatif de ces feuilles de soins. Elle attend beaucoup de la mesure de simplification annoncée. Toutefois la notion de dématérialisation l’inquiète, notamment s’il s’agit de scanner tous les justificatifs.

(source APMnews)

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