Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 comprendra une mesure donnant la possibilité aux pharmaciens d’officine de délivrer un antibiotique en cas d’angine ou de cystite mais seulement après avoir conduit un questionnaire et avoir effectué un test diagnostique qui aura confirmé l’infection bactérienne.
La première ministre a fait cette annonce lors d’un déplacement à Rouen sur le thème de la santé. À l’occasion de ce déplacement, elle a échangé avec les professionnels d’une pharmacie du centre-ville engagée dans le protocole cystite avec la maison de santé pluridisciplinaire Saint-Eloi.
Elisabeth Borne a souligné les efforts engagés par le gouvernement pour faciliter l’accès aux soins courants pour les Français, concernant en particulier près de 20 actes du quotidien.
Elle a cité les deux décrets et les trois arrêtés, publiés au Journal officiel début août, qui ont étendu les compétences des infirmiers, pharmaciens, professionnels exerçant en laboratoire de biologie médicale et de certains étudiants en médecine et pharmacie, en matière d’administration et/ou de prescription de vaccins.
Les services de la première ministre ont également mentionné les dispositions prises pour permettre aux opticiens-lunetiers d’adapter la prescription de l’ophtalmologiste, pour des verres correcteurs, ou encore celle visant à permettre l’accès direct à un masseur-kinésithérapeute dès lors qu’il travaille dans une maison de santé pluriprofessionnelle.
Afin d’accélérer ce type de démarche et l’évolution des compétences des professionnels de santé, le prochain PLFSS proposera la possibilité pour deux actes courants – le traitement de la cystite et de l’angine – de se faire prescrire et délivrer des antibiotiques par le pharmacien dès lors que celui-ci aura au préalable soumis un questionnaire (suivant un arbre décisionnel) et réalisé un test (urinaire pour les cystites, Trod pour les angines) pour confirmer l’infection bactérienne.
Ces délivrances sont déjà possibles dans le cadre de protocoles de coopération conclus entre un pharmacien et une MSP ou une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Elles seraient donc étendues à plus d’officinaux.
L’accélération de l’utilisation des tests rapides en commençant par l’angine, avec la possibilité de conditionner la délivrance d’antibiotiques à la réalisation d’un tel test par le pharmacien, fait partie des recommandations émises par la mission Borne sur le financement et la régulation des produits de santé.