Les étudiants en médecine alertent sur de nouveaux retards dans la réforme du deuxième cycle

Les étudiants estiment menacées certaines garanties qu’ils avaient obtenues

La réforme du deuxième cycle des études de médecine (R2C) continue d’inquiéter. Les étudiants en médecine alertent sur le retard pris par cette nouvelle réforme, imaginée en 2017 pour mettre fin « au concours déshumanisant » de l’internat.

« Nous dénonçons une réforme qui peine à être finalisée », lance l’Association nationale des étudiants en médecine de France dans une lettre ouverte datée du 23 janvier. Les étudiants estiment menacées certaines garanties qu’ils avaient obtenues, comme l’impartialité du jury d’examen. En 2017, la R2C promettait de rendre la sélection vers l’internat plus humaine, en remplaçant les épreuves nationales classantes (ECN) par un mélange d’évaluations théoriques, via les épreuves dématérialisées nationales (EDN), et cliniques, grâce aux Ecos (examens cliniques objectifs et structurés). Cette aspiration pédagogique risque d’être désormais mise en péril. Pesant pour 30 % de la note finale, ces examens cliniques doivent se dérouler en mai 2024 et mobiliser 2 000 examinateurs. Pour garantir l’impartialité du jury et éviter le favoritisme, les étudiants exigeaient qu’au moins un des deux examinateurs provienne d’une fac extérieure.  Mais début janvier, face à des difficultés d’organisation des Ecos, la conférence des doyens a annoncé vouloir assouplir ces conditions, en supprimant purement et simplement le principe d’un examinateur extérieur. Ce que juge « inacceptable » l’Anemf.

Second grief : les incertitudes liées au fameux matching, cet algorithme choisi pour remplacer le classement unique des 9 000 internes déterminant les choix de spécialités et de ville. Censé valoriser le projet professionnel des étudiants dans leur choix de DES, le matching pondère les notes obtenues aux examens, pour affecter le futur interne dans la discipline qui lui conviendrait le mieux. Par exemple, une bonne réponse à une question de cardiologie pèsera davantage dans le classement si l’on souhaite faire de la médecine cardiovasculaire, vasculaire ou de la pneumologie. Une méthode complexe, mais qui devait aboutir à des classements personnalisés. Alors que les premières EDN auront lieu en octobre prochain, l’algorithme n’a pas été testé dans de conditions réelles.

(Source Léa Galanopoulo – Le Quotidien du médecin)

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