La pollution de l’air par les particules fines représente la plus grande menace extérieure pour la santé humaine dans le monde, réduisant l’espérance de vie autant que le tabagisme, trois fois plus que la consommation d’alcool et l’eau insalubre, ou encore cinq fois plus que les accidents dans les transports, selon le rapport annuel de l’Energy Policy Institute at the University of Chicago.
Ces nouvelles données pour l’indice de qualité de l’air et de la vie (ADLI) 2021, qui mesure l’impact de la pollution atmosphérique sur l’espérance de vie, peuvent servir de « colonne vertébrale aux efforts faits par la société civile et les gouvernements pour améliorer la qualité de l’air », commente, fin août, la responsable du programme à l’EPIC, Christa Hasenkopf.
En réduisant de manière permanente la pollution mondiale par particules fines PM2,5 au niveau fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à 5 µg/m3, il serait possible d’allonger l’espérance de vie de 2,3 ans, soit un total de 17,8 milliards de vie sauvées à travers le monde, indiquent les chercheurs dans une synthèse de leur rapport.
Les trois quarts des effets de la pollution de l’air mondiale se concentrent dans seulement six pays, principalement en Asie (Bangladesh, Inde, Pakistan, Chine, Indonésie et Nigeria) mais des efforts restent à faire sur tous les continents, également en Europe.
Selon la carte du gain potentiel en espérance de vie en réduisant le taux de PM2,5 aux objectifs de l’OMS, l’espérance de vie en France notamment pourrait s’allonger de 0,1 à 1 année, selon les régions. Parmi les 10 régions européennes les plus peuplées, l’Ile-de-France se place en cinquième position pour le gain de vie potentiel avec près de 0,6 année.
La pollution par les PM2,5 entraîne une réduction d’espérance de vie en France d’environ 0,4 année, soit davantage que la malnutrition maternelle et infantile et les accidents dans les transports, mais moins que le diabète et les maladies rénales notamment.
La pollution de l’air, même à de faibles niveaux, est responsable d’irritation des yeux, du nez et de la gorge et peut également aggraver des pathologies respiratoires chroniques (asthme, bronchite…) ou favoriser la survenue d’un infarctus du myocarde voire provoquer le décès. A long terme, elle a un rôle sur la perte d’espérance de vie ainsi que sur le développement de maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires et du cancer du poumon, et semblent aussi jouer un rôle dans les troubles de la reproduction, les troubles du développement de l’enfant, les affections neurologiques et le diabète de type 2.
(source : APMnews)