Douze associations de patients ont fait part de leur opposition à la substitution des biomédicaments à l’officine pour les maladies chroniques.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 a ouvert la possibilité pour le pharmacien de ville de délivrer un biosimilaire à la place du médicament de référence pour une liste de groupes biologiques fixée par arrêté des ministres en charge de la santé et de la sécurité sociale après avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Un premier arrêté a été publié en avril 2022, autorisant la substitution à l’officine pour deux groupes, les facteurs de croissance hématopoïétiques granulocytaires humains filgrastim et le pegfilgrastim. Depuis, l’Agence européenne du médicament a pris position, en avril 2023, en faveur de l’interchangeabilité entre médicament de référence et biosimilaires.
Dans son rapport publié fin août, la mission sur le financement et la régulation des produits de santé a exprimé le souhait que le niveau de pénétration des biosimilaires en ville rejoigne celui atteint à l’hôpital et a préconisé notamment d’élargir la liste des molécules pouvant faire l’objet d’une substitution en officine tout en notant la nécessité d’avoir une stabilité en matière de biosimilaire délivré.
Dans leur prise de position rendue publique la semaine dernière, les associations de patients soulignent que, « dans les maladies chroniques, le médicament est un véritable compagnon de vie qui nécessite une difficile démarche d’appropriation et d’acceptation. Ce processus est long et conditionne l’adhésion au traitement. C’est un enjeu essentiel de la prise en charge ».
Tout en se disant sensibles à l’enjeu économique représenté par la substitution en officine, elles affirment que cette dernière « ne pourra se faire qu’aux dépens de la sécurité, du contrôle de la maladie et du bien-être du patient ». Elles insistent sur la nécessité « d’une décision médicale partagée avec le médecin prescripteur », que ce soit pour initier un traitement avec un biosimilaire, qui « ne sont pas des copies exactes des médicaments de référence ».
Les 12 associations considèrent que « la traçabilité et la stabilité du traitement sont un impératif que la substitution en officine ne permet pas de garantir notamment en raison de changements liés aux fournisseurs ». Elles demandent à être intégrées aux travaux et réflexions en cours en matière de substitution biosimilaire à l’officine.
(source APMnews)