L’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) vient de publier un rapport sur la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Le rapport préconise de repenser les modalités d’accueil de ces personnes en articulant mieux les unités d’hébergement renforcé (UHR) avec la filière gériatrique et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Le rapport souligne l’évolution significative de la prévalence de la maladie d’Alzheimer et des progrès dans les traitements médicamenteux et les interventions non médicamenteuses, ce qui rend nécessaire une évolution substantielle de la politique de prévention et de prise en charge de ces maladies.
Actuellement, il existe divers dispositifs spécialisés pour la prise en charge des personnes atteintes de ces maladies, notamment les Pôles d’Activité et de Soins Adaptés (Pasa), les Unités d’Hébergement Renforcé (UHR), les Unités Cognitivo-Comportementales (UCC) et les Équipes Spécialisées Alzheimer (ESA). Cependant, le rapport de l’Igas suggère de prioriser les investissements en faveur d’une prise en charge accrue en ville et dans les Ehpad adaptés, plutôt que de se concentrer sur ces dispositifs spécialisés.
Les inspecteurs appellent à renforcer les modalités d’accueil dans les Ehpad ordinaires, afin de permettre la prévention des troubles et le maintien des personnes présentant des troubles du comportement sévères dans leur environnement habituel. Ils préconisent également de moderniser le fonctionnement des dispositifs spécialisés de crise.
Concernant les Unités d’Hébergement Renforcé (UHR), les inspecteurs estiment que leur approche séquentielle, qui prévoit des allers et retours entre le dispositif spécialisé et le lieu de résidence habituel de la personne, ne fonctionne pas correctement en pratique. Ils suggèrent donc de renforcer les modalités d’accueil dans les Ehpad ordinaires plutôt que de créer de nouvelles UHR.
Le rapport propose également des recommandations pour les Ehpad, notamment en termes de financement, de ressources en personnels, d’aménagement des locaux et d’accompagnement des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer.
Enfin, la mission préconise de doubler le nombre des bénéficiaires des Équipes Spécialisées Alzheimer (ESA) en ville, de renforcer la présence d’assistants de soins en gérontologie (ASG) la nuit dans les Ehpad, de développer les Unités de Vie Alzheimer (UVA) adaptées à la sévérité des troubles, et d’assouplir les modalités de fonctionnement des Pasa tout en doublant leur nombre. Il est également recommandé d’encourager le développement d’Ehpad sans unités de vie fermées et de mettre en place des lignes directrices sur les contentions physiques et chimiques et les restrictions d’aller et venir pour tous les établissements : « De même, il paraît indispensable d’encourager le développement d’Ehpad sans unités de vie fermées et, […] d’élaborer et de diffuser des lignes directrices juridiques et organisationnelles applicables à tous les établissements sur les contentions physiques et chimiques et les restrictions d’aller et venir ».
Source Valérie Lespez, APM News